Pédagogie Freinet : 10 points essentiels à comprendre
Telle une méthode alternative, la pédagogie Freinet fut mise en application dès le commencement du XXe siècle. Dans cette approche, les principaux acteurs sont les apprenants eux-mêmes. Ils sont appelés à faire leurs propres recherches et à faire preuve d’imagination.
L’Éducation Nationale a approuvé ladite pédagogie. Il existe des écoles (une vingtaine environ) qui sont 100 % Freinet. Parmi les professeurs, on en compte plusieurs milliers qui s’y réfèrent tous les jours.
Les éléments distinctifs de l’enseignement Freinet
Dans l’école classique, il est essentiellement question de transmettre les connaissances aux apprenants. Dans l’école Freinet par contre l’apprenant est au centre du système. Cette pédagogie tient compte de l’aspect social de l’apprenant qui est appelé à vivre de façon libre et responsable avec un esprit ouvert sur le monde.
1. Une expérience faite avec tâtonnement
Dans son ouvrage « œuvres pédagogiques 2 », Célestin Freinet affirmait ceci : « C’est en marchant que l’enfant apprend à marcher ; c’est en parlant qu’il apprend à parler ; c’est en dessinant qu’il apprend à dessiner. Nous ne croyons pas qu’il soit exagéré de penser qu’un processus si général et si universel doive être exactement valable pour tous les enseignements, les scolaires y compris ».
L’approche Freinet permet à l’apprenant d’acquérir des compétences, non pas en reproduisant ce qu’il reçoit comme enseignement, mais en l’expérimentant. Il découvre par lui-même, il fait des hypothèses personnelles et il se fait ses propres idées. Chaque succès lui permet de gagner en confiance et c’est une preuve qu’il peut progresser tout seul. Les cas d’échec constituent pour lui une occasion d’apprendre. Rien n’est mémorisé par cœur, car tout est basé sur l’expérimentation. Pas d’effort à fournir !
2. Un apprentissage suivant un rythme individuel
Dans l’enseignement Freinet, il est reconnu que chaque élève à un rythme d’apprentissage qui lui est propre. C’est pourquoi l’occasion est donnée à chacun d’eux de choisir, selon ses objectifs et ses capacités, des activités qu’il pourra lui-même faire. Néanmoins, toute la classe a le devoir de suivre dans la semaine un programme collectif dressé avec l’enseignant. Chacun évolue donc selon son rythme.
3. Le privilège donné à l’autonomie
Chaque élève de l’école Freinet dresse lui-même son programme hebdomadaire. Ce qui lui permet donc de gagner en autonomie, de développer son sens de responsabilité et de se prendre en charge. Lorsqu’il choisit une activité qui le passionne, il prend tout son temps pour l’achever. C’est une très grande souplesse qui pousse davantage l’enfant au travail. Au même moment, l’enseignant établit des plans afin d’être sûr que tout le programme scolaire est exécuté. En ce qui concerne l’autonomie, plusieurs fichiers autocorrectifs sont créés dans chaque matière permettant ainsi aux apprenants de corriger eux-mêmes leurs erreurs.
4. La collaboration avec ses pairs
L’enseignement Freinet est centré sur la coopération. La priorité est également donnée à la création des groupes de travail, peu importe la discipline, car les avantages sont énormes. Les travaux en groupe permettent à l’apprenant d’être plus autonome, plus responsable, plus solidaire, plus organisé, plus respectueux et plus ouvert au dialogue. Les apprenants sont libres de constituer leurs groupes de travail. Quant à l’enseignant, il est là pour s’assurer que chaque groupe est bien hétérogène afin que l’apprentissage se déroule entre pairs.
5. Les classes s’organisent comme les coopératives
Les classes sont généralement à l’image des coopératives. Grâce aux entretiens effectués le matin et aux nombreuses discussions collectives qui sont menées, des lois d’une vie en communauté sont élaborées. Ils apprennent aussi comment réguler les conflits, élaborer les projets et partager les résultats de leurs travaux avec les autres élèves.
Lorsque les enfants effectuent ces travaux sur la communication, cela leur permet de développer leur sens d’écoute, leur esprit critique et leurs capacités orales. Souvent, l’enseignant dépose une boîte à idées dans la salle afin de susciter chez eux le dialogue.
6. Le rôle de l’enseignant
La pédagogie alternative de Célestin Freinet a été expérimentée par l’auteur lui-même au XXe siècle marquant ainsi la suppression de l’estrade présente dans la classe. Pour cette pédagogie, l’enseignant doit se mettre au niveau de la classe et non la dominée.
Les apprenants peuvent bien se passer de l’autorité lors de la transmission du savoir. Il n’existe aucune relation hiérarchique dans ce type d’enseignement. Le rôle du professeur est d’assister les enfants et de leur donner les outils nécessaires à l’acquisition de la connaissance. Il a également la possibilité de confier à des élèves certaines de ses responsabilités.
7. La libre expression
La pédagogie Freinet n’impose aux apprenants aucun modèle ou sujet. Ces derniers ont le choix entre l’expression orale, l’expression corporelle, le texte, la peinture, le dessin, etc. C’est son génie créateur qu’il utilisera pour créer. C’est lui qui décide du sujet à traiter selon l’émotion devant être exprimée. La correspondance et le journal scolaire sont des outils importants pour une expression libre des enfants. Ces derniers choisissent eux-mêmes des thèmes qu’ils débattent sous forme de conférence et d’exposés. Tout cela participe à l’enseignement de l’apprenant.
8. Des évaluations formatrices
Dans l’enseignement classique, le but unique de la formation est d’évaluer l’apprenant à la fin. Célestin Freinet, n’étant pas donc d’accord avec cela, pense que toute évaluation doit mettre en valeur l’évolution des apprenants et les former. Grâce au suivi personnalisé provenant des travaux de groupe ou individuels, les compétences et les connaissances sont consolidées.
9. Pédagogie Montessori et pédagogie Freinet : les différences
Si la pédagogie alternative Freinet est née au milieu du XXe siècle, celle de Montessori a vu le jour tout au début. Les deux méthodes sont semblables sur plusieurs points. En effet, leur objectif commun est de rendre l’apprenant plus autonome, plus curieux avec un apprentissage mené par lui-même. Ce qui différencie ces deux approches est que chez Montessori, l’apprenant apprend en jouant. Alors que chez Freinet, tout enfant est prédisposé à établir son propre plan de travail, car chez ce dernier, le travail est une chose naturelle. Tel que c’est dit plus haut, c’est la coopération qui permet aux apprenants de l’enseignement Freinet d’apprendre. Chez Montessori, chacun apprend de son côté à l’aide des outils appropriés.
10. Un cadre favorable pour une bonne coopération
Il est important que l’espace où l’enseignement sera donné soit en adéquation avec les exigences de la méthode Freinet. Généralement, la classe est divisée en quatre parties. Une partie dédiée au travail coopératif où les activités de groupes sont menées. On y trouve des outils pour les activités scientifiques, des activités créatrices ou le bricolage.
La deuxième partie permet aux apprenants d’être ensemble. Aucun pupitre n’est posé devant le professeur. Chaque jour, lorsqu’ils sont en groupe, ils se mettent face à face afin de communiquer avec plus de facilité. Parfois, on installe un cadre pour les recherches d’information.
La troisième partie est constituée d’ordinateurs et autres mobiliers installés pour réaliser les fiches autocorrectrices, les brochures documentaires et bien d’autres ressources. Elle permet aux enfants d’apprendre seuls.
La quatrième partie constitue la bibliothèque. Elle contient des albums, des romans et des contes classés par âge. Tout est disposé de sorte que la place ne manque pas pour la circulation dans la salle.
Une réflexion est menée au préalable sur le choix des meubles et leur agencement afin de rendre l’environnement adéquat sinon les enfants n’auront pas du plaisir à venir à l’école pour apprendre.
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